samedi 20 septembre 2014

En argentine, on en prend plein la rétine !

On the road again !
Nous quittons le Brésil et mettons un pied sur le sol argentin à la ville frontalière de Uruguaina. Pour beaucoup, c'est le pays le plus européen d’Amérique latine.
Un bus passe et nous prend en stop alors que nous n'en faisons même pas. Serait-ce le signe d'une traversée sans mal ? Surtout que le stop dans ce pays est une institution. Mais rien de moins sure, l'expérience nous montre que les premiers pas dans un pays sont rarement le reflet de ce qui suit. Nous échangeons sympathiquement avec le chauffeur dans un espagnol balbutiant, sur les régions à visiter. Après une bonne marche en direction de l'autoroute et avant même d'avoir atteint celle-ci, une voiture s'arrête sur la bande d'arrêt d'urgence suite à notre signe de la main lancé sans espoir. Nous ne savions pas dans quelle direction aller, c'est chose faite, nous suivons le conducteur jusqu'à sa maison de vacances. Arrivé sur les lieux, il nous présente sa fille afin de converser en anglais puis nous propose de passer la soirée et la nuit chez lui. Comble de chance, c'est le jour de son anniversaire.
Un barbecue est prévu à cette occasion en présence de nombreux amis.
Dur d'être végétarien en Argentine
Poulet, porc, bœuf,..., nous goutons à tout, et la réputation de la viande argentine n'est pas une légende , c'est un délice. Nous faisons honneur aussi à leur vin mais là nous sommes déçu. Ils boivent de la "piquette" dans des "godets" rempli à ras bord de glaçons et d'eau gazeuse ("beurk"). Nous aurons l'occasion ensuite de boire de bien meilleures bouteilles et de prendre conscience que la culture du vin ici ne se résume pas seulement à une boisson alcoolisé pour faire la "fiesta". Nous nous couchons les premiers (vers minuit) et la fête dure jusqu'à 6h du matin même pour notre hôte dont nous tairons le nombre de bougies soufflées ;-) Nous avions déjà pris la décision de ne pas descendre dans le sud du pays (même si nous rêvons de descendre jusqu'à Ushuia et traverser la Patagonie) à cause de l'hiver qui arrive et nos conditions de voyage précaires. Suite à toutes nos discussions avec les locaux, nous décidons de nous diriger vers le nord ouest, dans les provinces de Salta et Jujuy, régions frontalières avec le Chili, la Bolivie et propices au "tourisme d'aventure". Sur ce long trajet, nous traversons de longues plaines où pâturent des bœufs dans des prés sans limite, entrecoupés de quelques forets et d'immenses plantations. Certains nous offrent l’hôtel, une tente, on peut dire que jusqu'ici tout roule comme sur des roulettes. Seul hic à ce tableau rose, la chaleur, la pluie et les moustiques. Ici, l'épidémie de dengue, transmise par les moustiques, est très développée (apparemment).
Des petites bêtes sympa...
Après 800km de ligne droite depuis Resistancia, nous arrivons au parc national de Calilegua où la végétation et le climat sont de type subtropical, ce qui contraste avec la suite des paysages rencontrés. 1ère nuit horrible, nous sommes dévorés de toute part par les insectes. Laëtitia qui partage le voyage avec nous depuis São Paulo, en fait les frais. Elle se retrouve couverte de boutons de la tête aux pieds. Par chance on nous prête ensuite une tente pour 2 nuits et les gardes forestiers nous offrent le gîte et le couvert pour la dernière. Arrivés sans provision, pensant qu'il y a de quoi se ravitailler dans le parc, nous sommes obligés de parcourir les 10km de chemin qui nous séparent de la ville, à pied et avec nos gros sacs. Nous n'en faisons que la moitié grâce à un aimable conducteur. Nous passons quelques jours dans ce parc, entre ballades dans la forêt luxuriante, baignades dans la rivière et interrogatoire de la police (notre conducteur est a l’hôpital, il a été retrouvé inconscient sur un chemin à côté de son vélo).
Nous allons ensuite à la ville de Salta que nous visitons puis faisons une grande boucle, sur une route peu fréquentée mais réputée pour la beauté de ses paysages. Celle-ci nous fait passé par Cafayate (où se trouve de nombreuses vignes), San Carlos (un petit village où nous sommes hébergés durant deux jours par des suisses qui vivent ici un peu en retrait de la civilisation dans un cadre fantastique. Chaque couché de soleil est un moment exceptionnel. La montagne s'embrase de milles feux, avec des tons orangés, puis des rouges, marrons et noirs très intenses.
Ce n'est pas sans nous rappeler Uluru en Australie) puis par un long chemin à travers un paysage lunaire (quelques rares personnes vivent ici, dans le dénuement le plus total) jusqu'à Cachi. Nous sommes au dessus de 3000m et des montagnes enneigées au loin culminent à plus de 6000m. Ensuite, nous traversons le parc national de Los Cardones par un grand plateau avec pour seule végétation, des cactus, suivi d'une descente vertigineuse jusqu'à El Carril puis Salta.
Déjà dans cette province, nous avions changé de paysages, de visages, de cultures par rapport au reste du pays mais celle de Jujuy, où nous nous rendons ensuite, est encore plus marqué par la culture indienne. Les noms des villes sont souvent en Quecha, nous sommes directement repérés comme des "touristes" ou "européens". Après une visite de San Salvador de Jujuy, nous empruntons des routes qui montent tout en douceur dans un cadre magnifique, sec, rocailleux. Nous faisons des haltes entre autres dans les villes de Tilcara, Purmamarca (la colline aux sept couleurs) ou Humahuaca (3700m).
Purmamarca et la colline aux 7 couleurs
Toutes ces villes vivent du tourisme lié à la culture, l'artisanat locale et à la beauté des paysages. Il est temps pour Laëtitia de retourner à São Paulo pour prendre son avion et boucler ainsi 8 000km de stop en 2 mois. Grégory l'accompagne. Pendant ce temps Florian continue d'explorer la région en compagnie de Corentin dit "Coco" (un compatriote rencontré à Salta).
Salinas Grandes
Ils visitent entre autre Salinas Grandes, passent un col à plus de 4 900m, vont jusqu'à la frontière chilienne dans la benne d'une voiture qui ravitaille les gardes. Une fois sur place, ils leurs disent qu'une seule voiture est passé sur ce chemin en 15jours. Ils font donc le retour avec eux. Un froid de canard et la poussière rythme cette journée avec 450 km de piste dans la benne !
Laëtitia prend son vol. Greg et Flo conviennent de se rejoindre à Humahuaca (à 100km de la frontière bolivienne). Greg parcours les 2 000 km qui les séparent en une semaine, non sans mal, mais dépensant seulement 5€. Les rencontres sont toujours très sympathiques et la générosité des conducteurs, sans rien demandé, toujours au RDV. Les attentes sont parfois très longues. 3 attentes de 24h durant cette semaine, la pire étant surement celle à Resistancia (la ville porte bien son nom !). Un camion s'arrête pour lui après 24h d'attente, des pluies diluviennes et s'être fait doubler par plus de 60 autres autostoppeurs ! Oui 60 !!! L'auto-stop est courant ici mais on apprend vite que la règle est : les femmes en 1ères, suivi de la police (beaucoup de policier se déplace ainsi et par manque de chance une école de police se situe à la sortie de la ville, ce qui explique le grand nombre de personnes qui lui prennent sa place) et en tout dernier les "barbus". On dit que le stop forme la patience, elle est mise ici à rude épreuve. Heureusement, la foi paye toujours. Quelques anecdotes drôles d'autostop durant cette semaine : dans le sable d'une benne de camion, sur un scooter, ou 800km dans une voiture accidentée tractée par une autre, en partie de nuit.
 

















Les retrouvailles se font comme convenues à Humahuaca où nous passons deux jours chez un artiste très atypique (Raoul Prchal) qui vit sans eaux ni électricité. Nous partageons le lit-sol en plus de Coco, avec 4 musiciens voyageurs. Nous les rencontrerons ensuite à de nombreuses reprises sur la route (Bolivie, Pérou). Maintenant direction la frontière bolivienne où nous faisons la connaissance d'une belge qui partagera elle aussi une partie de l'aventure.
PS : Pour ceux qui veulent (re)voir plus de photos de l'Argentine, c'est ici.

Marthe votre Coco-resPondante
Sur la place de Salta avec mes copines

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire